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  • Laurent
  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.
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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 15:38

ASTORG DE SEGRET

 

SIRVENTÈS

Ecrit en 1273, probablement à la demande du roi Edouard 1er ; ce dernier mentionné dans le texte, et motivé par la protection de ses droits continentaux.

 L’esprit de l’auteur est en opposition à la paix de Tunis, conclue entre les rois de France et d’Angleterre, en 1270, au profit de Charles d’Anjou, roi de Naples, rendu ici responsable de la défaite chrétienne. Les autres personnages cités sont Henri de Castille – torturé par Charles d’Anjou -, les rois Saint Louis et Philippe III le hardi, ainsi qu’Arnaud-Othon (N’Oth) de Lomagne.  Quant à Cotellet (un jongleur très certainement), il demeure toujours non identifié à ce jour.

.

I

 

Je ne sais qui je suis, tant je suis hors de connaissance,

Ni ne sais d'où je viens, ni ne sais où je dois aller,

Ni ne sais rien de ce que je dois dire et faire,

Ni ne sais où fut le lieu de ma naissance,

Ni ne sais, tant fortement je suis ébahi,

Si c'est Dieu ou le diable qui nous a affligés,

Car je vois détruits les chrétiens et la religion,

Et les Sarrazins ont trouvé un refuge.

 

II

 

Je vois en sûreté les païens mécréants,

Les Sarrazins et les Turcs d'outre-mer,

Et les Arabes, car il ne faut point que l'un d'eux craigne rien

Ni du roi Philippe

, ce qui est grande tristesse,

 Ni de Charles

, car il est pour eux un chef et un guide.

Je ne sais d'où est venu un tel esprit,

Puisqu'une si grande armée par eux a été tuée et détruite,

Et que le roi Louis

par eux a perdu la vie.

 

III

 

Jamais nous ne vîmes que le roi

subît une perte :

Au contraire nous l'avons vu gagner par les armes

Tout ce qu'il voulut jusqu'ici posséder ou conquérir.

Mais maintenant il lui est survenu abaissement,

Et c'est bien juste, car il a failli envers Dieu :

Et qui manque envers Dieu en demeure bafoué.

Aussi jamais, excepté par Charles, ne fut outragée

La chrétienté et jamais elle ne reçut si grand dommage.

 

IV

 

Maintenant il fera besoin de prouesse et d'audace

A sire Edouard

, s'il veut venger Henri

 Qui était sans pareil pour l'intelligence et le savoir,

Et tout à fait le meilleur de ses parents.

Or, s'il demeure présentement honni pour cela,

Les Français ne lui laisseront ni cime ni racine

Par ici

, ni forteresse bien munie,

 Si sa valeur est démunie d'estime.

 

 

V

Une guerre mortelle et sanglante me plairait,

Telle que nul homme ne pût éviter

Que dans la mêlée il ne connût son égal.

Pour moi, je voudrais voir, sans crainte et parmi les outrages,

Et chasser les proscrits

Et démolir les forts châteaux bien bâtis,

Et qu'on criât souvent : A vous garder! (Sauve qui peut)

Devant Edouard qui a rompu la paix.

 

VI

 A monseigneur N'Oth de Lomagne, qui est source de largesse

Et chef et guide de tout prix,

Je fais savoir que Charles nous guide à rebours,

Ainsi que le roi français, — et l'Eglise en est honnie.

 

VII

 

Que mon sirventès, Cotellet, soit dit

A monseigneur N'Oth qui est loué et chéri.

Par les plus preux il a fait aimer sa valeur,

Et il te donnera un cheval à ton départ.

 

 

 

 

 

Version cantalienne

 

I

No sai qui-m so, tan suy des conoyssens,

Ni say don venh, ni say on dey anar,

Ni re no say que-m dey dire ni far,

Ni re no say on fo mos nayssemens,

Ni re no say, tan fort suy esbaytz,

Si Dieus nos a o Diables marritz,

Que Chestias e la ley vey perida,

E Sarrazi an trobada guandida.

 

II

Yeu vey gueritz los paguas mescrezens,

E-ls Sarrazis e-ls Turcx d'outra la mar,

E-ls Arabitz, que no'n cal un gardar

 Del rey Felip, don es grans marrîmens,

Ni d'en Karle, qu'elh lur es caps e guitz.

No sai don es vengutz tais esperitz,

Que tanta gens n'es morta e perida,

E-l reys Loix n'a perduda la vida.

 

III

Ane mais no vim del rey que fos perdens :

Ans l'avem vist ab armas guazanhar

Tôt quant anc volc aver ni conquistar.

Mas eras l'es vengutz abaissamens,

Et es ben dreitz, quar es a Dieu falhitz :

Qui falh a Dieu en remanh escarnitz,

Qu'âne mais no fo, mas per Karl', escarnida

Crestiantatz ni près tan gran falhida.

 

IV

Ar aura ops proez' et ardimens

A N’ Audoart, si vol Haenrîc venjar,

Qu'era de sen e de saber ses par,

 E tôt lo mielhs era de sos parens.

E, si reman aras d'aisso aunitz,

No-I laïssaran ni cima ni razitz

Frances de sai, ni forsa ben garnida,

Si sa valors es de pretz desgarnida.

 

V

Guerra mortals mi plagra e sanglens,

Que négus homs no pogues escapar

Que combatens no conogues son par.

 Yeu, ses te mor et ab descauzimens,

Voljgra vezer e cassar los faiditz

E derrocar fortz castelhs ben bastîtz,

E qu'om crides soven : "A la guerida !"

A N'Audoart qu'a la patz envazida.

 

VI

Mosenhor N'Oth, qu'es de donar razîtz,

De Lomanha, e de pretz caps e guitz,

Fatz assaber que Karles nos desguida,

 E-l reys frances, don la gleiza es aunida.

 

VII

M os sirventes, Cotellet, sia ditz

Mosenhor N'Oth qu'es lauzatz e grazitz,

Per los plus pros a sa valor grazida,

 E donar t'a rossin a la partida.

 

 

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