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  • Laurent
  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.
  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 12:24

Laurent et Laurence

-Allo !

- Oui !

- Je vous appelle pour vous dire que je ne rentre pas ce soir.

- Comment-ça ?

- Ni demain soir, du reste…, et même plus tard… Je ne retournerais plus à la maison.

- Ma fille, tu veux blaguer ?... Dis-moi ce qui t’arrive.

- Rien ! je pars tout simplement… avec Laurent

- Lequel ?

- Lafargeas.

- Ah ! je m’en doutais… Ce bandit t’a encore tourné la tête. Il va t’entraîner dans sa dérive.

- Dis-donc ! sa dérive, actuellement, il te la doit.

- Tu veux parler de ce matin ?

- Oui ! Ce matin… C’est bien toi qui l’a viré du lycée ?

- Je ne suis pas seul à avoir prit cette décision, et ça fait longtemps qu’il le cherche.

- Il s’attardait tout naturellement en dehors de l’établissement avec une amie.

- Encore une de ces petites garces !

- Tu ne l’a même pas vu.

- Je l’ai aperçu…Et comment tu peux savoir ça ?

- Parce que la petite garce, comme tu dis, eh bien c’était moi.

- Ecoute Laurence, sois raisonnable à la fin. Ce garçon ne t’apportera que des ennuis… Il a déjà été arrêté trois fois depuis que je le connais… Ma fille, tôt ou tard, tu te mêlera à sa délinquance… Fini sagement tes études, et tu verra que d’autres plus stables peuvent être beaucoup mieux sécurisants.

- Mais, celui-là, je l’aime.

- Tu dis n’importe quoi… Comment peux-tu aimer un type qui ne respecte rien, ni personne, qui n’a aucun sens de l’autorité, de l’ordre, et encore moins des conventions ?

- Avec tes conventions, tu l’a bien allumé aujourd’hui… Quant à mes études, tu m’excuseras, mais ce n’est pas mes résultats qui présentent une vocation notoire.

- Et où vas-tu aller ?

- À Paris.

- À  Paris … Ben voyons !

- Oui ! il connaît du monde là-bas. Et puis, c’est bien toi qui l’invectivais de « parigot »… Il y retourne, voilà tout.

- Pour moi, Laurent, Paris, ça veut dire la même chose. Qu’il y retourne, mais sans toi.

- Ma décision est prise, Papa.

- Mais c’est quoi qui t’attire chez ce voyou, ce gitan ?.... Sa chemise constamment ouverte ?

Sa petite moto dont les pièces sont toutes à moitié volées ?... Non ! je vois, c’est davantage toutes les libertés qu’il s’accorde sans scrupule – tu souhaiterais en vivre autant - ; c’est son non-sens des réalités… Sache qu’il n’a pas eut d’éducation.

- Si, il en eut, il l’a perdu trop tôt, certes, mais il fait avec, et c’est ça qui te gêne… Et puis, ce n’est pas un gitan…

- Il vit dans une caravane.

- C’est qu’il ne peut pas faire autrement.

- C’est plutôt un choix qui colle avec sa personnalité.

- Tu penses ce que tu veux, mais apprend que lui, il prend son destin en main.

- Qu’il le prenne, mais sans toi.

- Je ne reviendrais plus en arrière.

- Eh bien, ma fille, fais attention que ce ne soit lui qui revienne en arrière…, puisque tu me dis qu’il prend son destin en main… Crois-moi, son destin, il ne le connaît pas encore ; il ne l’estime même pas. Et puis, ce n’est pas le genre à s’adapter à quoique ce soit, à aucune règle. Sans que tu t’en rende compte – t’ais trop jeune – ton soi-disant amour ne tardera pas à se constituer une obligation contraire à tes intérêts.

- Tu te trompes ; plusieurs fois il a essayé à devenir correct, non à se plier à l’ordre dont tu parles, mais à rester conforme. C’est beaucoup de gens comme toi d’ailleurs qui lui ont toujours mis des bâtons dans les roues.

- Ça, c’est ce qu’il te dit ; tu n’a pas eu le temps de le constater vraiment. De toute façon, il n’a aucun projet cet artiste.

- Si ! si ! ton dédain ni changera rien, il va reprendre la photographie.

- Tu parles d’un avenir !

- C’est un métier comme un autre.

- Ecoute, Laurence, ce garçon jamais ne restera en place plus de six mois. Je doute fort qu’il en soit autrement dans sa future vie sentimentale. Des filles, tu n’es pas sa première, et tu n’as aucune chance de rester la seule à l’amuser. De ce côté-là, il va droit dans le mur – c’est un bateau ivre -, mais les regrets qu’il aura plus tard ne te concerneront pas.

- C’est probable, c’est dans sa nature, mais il y reste fidèle à cette nature, à son caractère rebelle, conséquence de l’absurdité qui gère notre monde. Je pense que, toujours, il refusera les règles de la soi-disant vertu universelle ; celle-là même qui t’a permis de lui nuire, ce matin. Sache que de subir, il s’en fou – il en est trop habitué -, d’être la victime du conformisme, il n’en a que faire également, car entend que, même arrivé à l’échafaud, il dominera encore plus qu’un roi sur son trône.

- Bien ! bien ! je ne cherche pas à nuire à tes illusions, Laurence, je t’averti seulement que les ruptures demeurent plus nuisibles que peuvent être agréables les courts moments de bégotage.

- Là, tu cherches à me diminuer ?

- Ah ! ah ! non, tu es trop intelligente… ton projet en est la preuve.

-Ecoute-moi, à mon tour. Je pars avec Laurent sans, en effet, savoir si toute ma vie en dépend, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il m’est impossible de m’ennuyer avec lui. Ce n’est certainement pas comme avec le bipède qui enfile ses charentaises dès 18 heures, comme toi, ou encore comme l’insipide fils des voisins que tu as tenté de balancer dans mon avenir immédiat… T’as jugé quoi ?... Que j’étais conçue pour l’entretien des casseroles ?

- Je pensais à ton intérêt.

- Eh bien, pense à autre chose. 

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