À Madame Tout-est-du
Madame Tout-est-du c'est une peu comme pourrait être Madame
Tout-le-monde ;
une vie exemplaire, des comportements de ce que l'on supposerais le
moins immonde.
Avec grands soins, elle classe, entretien et range ses affaires ;
de lui refuser quoi que ce soit, la rendrait inévitablement austère.
C'est beau à voir, sa maison, son univers s'ordonne ;
ici, pour lui plaire, sans cesse, il faut que l'on donne.
Aussi, le jour où elle fut supposée, de vos intérêts, s'occuper,
vous pouvez me croire, sans directement vous le faire payer,
bien elle sait constamment ne pas manquer vous le rappeler.
Oui !, elle l'a fait, malgré mes dons, elle m'a bien quitté ;
pour autant, jamais je n'en serais vraiment acquitté.
Notez : c'est de cette fin que l'on nomme le divorce,
duquel, en général, la femme, de pensions, se renforce.
Ainsi, de sa rupture, du malheur profond dans lequel elle vous plonge,
entendez qu'elle n'a pas, pour autant finit d'en humidifier son éponge.
De vous, toujours elle aura besoin,
mais en retour, n'attendez plus rien.
Ensuite, de vos vains espoirs,
de votre plaisir de la revoir,
copieusement, elle en garni ses tiroirs.
Enfin, lorsqu'elle vous tire l'oreille, pour vous faire entendre
qu'il faut obtempérer, céder au mieux à ses demandes,
lorsque vous insistez à refuser, sans, pour l'avenir, trop cumuler de
reproches,
c'est le téléphone, qui pour un temps vous réunissait, que violemment
elle raccroche.
Je vous parlais donc ici de Madame Tout-est-du,
celle qui d'avec vous ne se contente pas d'avoir vécu.
Laurent Lafargeas.