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  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.
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17 juin 2005 5 17 /06 /juin /2005 00:00

Les Hyènes

 

                                                                                                          Anonyme

 

 

 

 

Sur le seuil des ténèbres, un ange put remarquer que deux chiennes luttaient pour l'erreur de la sincérité.

 

 

S'arrachant en lambeaux quelques parties de leurs visages, là, sous la clarté de la lune, le sang coulait à flot.

Puis, dans la nuit avancée, tomba dans l’ambiguïté ce combat qu'avait livré deux sœurs, et que put juger cet ange durant quelques heures.

Pris d'un sentiment divin, ces deux êtres dans l'agonie s'aimèrent le reste de la nuit en suçant de calomnies le plus fin de leurs seins.

Mais là, respiraient-elles vraiment leurs échines gémissantes ?

Au son de cette infâme mélodie, étaient-elles en vie de leur éternelle passion ?

Non, il fallait que cessent, tardives, leurs stupides raisons.

Apparut l'ange de la nuit.  

Ce maudit, cachant de son ombre ces charognes, leur dit :

"Voyez le résultat de la haine que l'on aime à couver comme une mère garde au fond de ses entrailles le fruit de son essence... Savourez maintenant ce qu'appelle le sang qui coule,  je m'en vais, moi qui vous envie, vivre votre dernière nuit".

Alors, leurs humbles vaisseaux, demeurés presque immobiles jusqu'ici, s'avancèrent enfin vers le plus bel espoir de mortalité.

Elles n'avaient pas eu le temps d'en rêver, mais elles le savaient... Et ce chant, cette prière, berça un instant le terne horizon d'une câline harmonie tremblante.

Aussi, leurs spectres, ivres d'agonie, fuyaient la chaleur de l'ennui comme le chat noir des villes au plus profond de la nuit. Avec elles, précédant l'aube, des froides et lourdes lanternes rendaient à leurs horribles corps une hideuse et pâle adoration. Pourtant, le sentier gelé qui les voyait passer ne put dire qu'elles avaient honte.

La tête haute, avec la rage de leur amour, elles offraient à l'alcôve des tentations leurs larves splendeurs au plus noir des arômes.

Encore, elles l'attendaient ce nuage, cet autre univers ; qu'il les lie, même au cœur d'un brasier ardent ; qu'il les unisse, au moins dans leurs souffrances.

Mais ! …Qu'elle est cette ombre qui passe sur ces restes,

comme la chaleur d'un dernier cierge,

 

 

comme la saveur d'un dernier cri,

comme la douceur d'un dernier voile ?...

Laurent LAFARGEAS

 

 

P16-1979

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