23 juin 2008
1
23
/06
/juin
/2008
19:37
Dessin de Jean-Pierre Museux
Franck Dumont
LES CHAUSSETTES, SKETCH ‘’SCIENTIFIQUE’’
-Depuis que je me suis mise à lire des bouquins scientifiques j’ai l’impression que je deviens de plus en plus intelligente ! J’analyse tout, je cherche à tout comprendre… Les autres me paraissent idiots à côté de moi… Tenez, l’autre jour, Paulo, mon concubin (comme on dit…) était en train de regarder un match de foot à la télé, sapé de son survêt, affalé sur le canapé, une bière à la main…
En apparté : Y’en à dans la salle qui comprennent ce que je veux dire…
-Moi j’étais assis dans un fauteuil en train de lire un bouquin d’astrophysique… Çà parlait de la théorie des trous noirs…
Soudain, j’ai eu une vision : là, au milieu du salon : les chaussettes à Paulo !
D’habitude j’aurais gueulé : Va me mettre çà tout de suite dans la machine à laver !
Mais là non… Je suis restée songeuse. Surtout que la dernière fois, pendant qu’il allait mettre ses chaussettes au sale, il à raté le moment où son équipe à marqué un but. Il m’à regardé droit dans les yeux et il m’à dit : Si tu recommence une seule fois çà, je me tire…
C’est pas que je tiens spécialement à lui, mais monter mes courses toutes seule au cinquième étage sans ascenseur, non merci. Alors j’ai rien dit…
Pensive : A propos des chaussettes, je vous propose de faire une expérience : Après la lessive, une fois le linge sec, mettez les chaussettes dépareillées dans une boîte vide, une boîte à chaussure par exemple...
Au public : Dépareillées c’est quand elle vont pas ensemble, comme certains couples…
Scrutant le public : D’ailleurs j’en aperçois certains ici…
Qu’es-ce que je disais ? Ah oui… Au bout de six mois, ou d’un an, peu importe, vous constaterez qu’il n’y à plus que des chaussettes dépareillées dans la boîte. Essayez, vous verrez, c’est prouvé scien-ti-fiquement !
Alors je pose la question : que deviennent toutes les chaussettes qui ont disparues ?
Qu’une ou deux aient fini à la poubelle, d’accord, mais cinquante !!!
Il y à les fous de l’aspirateur, qui aspirent tout ce qu’ils peuvent, mais bon…
On peut aussi imaginer que quelqu’un vienne chez vous la nuit, une sorte de maniaque, de psychopathe qui vous pique vos chaussettes pour assouvir une espèce de vice, comme dans tout ces thrillers (prononciation comme dans la cité de la peur) américains. Mais j’y crois pas trop.
(la main sous le menton comme le penseur de Rodin).
-Et là, il reste la théorie des trous noirs…
Au public : Si, si rigolez pas… (geste ample en forme de cercle)
Imaginez un mini trou noir dans un coin de votre appartement.
….
-Rigolez pas, j’insiste, laissez moi finir ma démonstration…
Un trou noir c’est de l’antimatière. Alors imaginez qu’une chaussette s’y retrouve aspirée.
Au public : - Si ! Les trous noirs aspirent la matière, c’est scientifique, c’est écrit dans le bouquin que je lis, vous ne pouvez pas dire le contraire !
Donc, le trou noir absorbe la chaussette qui, aussitôt se dématérialise et disparaît.
Les mains sur les hanches …
-Et voilà !!!
Scrutant le public :
Je vois à vos têtes que vous n’êtes pas convaincus par ma démonstration. Vous avez tort ! J’ai la preuve que j’ai raison !
Parfois, il arrive que quelques mois, voir quelques années après, une chaussette réapparaisse au milieu du salon. Et là, miracle de la science, elle va avec une des chaussettes de la boîte à chaussure !
Çà vous est déjà arrivé, j’en suis sur !
C’est facile à comprendre : au bout d’un moment le trou noir, constitué d’antimatière, est saturé par la matière, il ne peut plus en absorber (triomphante, écartant largement les bras) et il rejette les vieilles chaussettes à l’extérieur !
Se calmant : -Ahhhhhhh…, je me sens devenir de plus en plus intelligente !
C’est pas comme Paulo… Tenez, l’autre jour à la fin d’un match de foot à la télé il va s’ouvrir une bière pour fêter la victoire de son équipe. Vous me direz si son équipe perds il va quand même s’ouvrir une bière, pour se consoler de la défaite. Et là, il me dit :
-Tu dois me prendre pour un abruti en me regardant hurler devant la télé en éclusant des bières. C’est pas comme toi, tu te cultive, tu lis, tu t’informes. Tiens en ce moment, là, je me demande bien à quoi tu penses...
Je l’ai longuement regardé dans les yeux et je lui ai répondu :
-A des chaussettes…
Franck Dumont
LES CHAUSSETTES, SKETCH ‘’SCIENTIFIQUE’’
-Depuis que je me suis mise à lire des bouquins scientifiques j’ai l’impression que je deviens de plus en plus intelligente ! J’analyse tout, je cherche à tout comprendre… Les autres me paraissent idiots à côté de moi… Tenez, l’autre jour, Paulo, mon concubin (comme on dit…) était en train de regarder un match de foot à la télé, sapé de son survêt, affalé sur le canapé, une bière à la main…
En apparté : Y’en à dans la salle qui comprennent ce que je veux dire…
-Moi j’étais assis dans un fauteuil en train de lire un bouquin d’astrophysique… Çà parlait de la théorie des trous noirs…
Soudain, j’ai eu une vision : là, au milieu du salon : les chaussettes à Paulo !
D’habitude j’aurais gueulé : Va me mettre çà tout de suite dans la machine à laver !
Mais là non… Je suis restée songeuse. Surtout que la dernière fois, pendant qu’il allait mettre ses chaussettes au sale, il à raté le moment où son équipe à marqué un but. Il m’à regardé droit dans les yeux et il m’à dit : Si tu recommence une seule fois çà, je me tire…
C’est pas que je tiens spécialement à lui, mais monter mes courses toutes seule au cinquième étage sans ascenseur, non merci. Alors j’ai rien dit…
Pensive : A propos des chaussettes, je vous propose de faire une expérience : Après la lessive, une fois le linge sec, mettez les chaussettes dépareillées dans une boîte vide, une boîte à chaussure par exemple...
Au public : Dépareillées c’est quand elle vont pas ensemble, comme certains couples…
Scrutant le public : D’ailleurs j’en aperçois certains ici…
Qu’es-ce que je disais ? Ah oui… Au bout de six mois, ou d’un an, peu importe, vous constaterez qu’il n’y à plus que des chaussettes dépareillées dans la boîte. Essayez, vous verrez, c’est prouvé scien-ti-fiquement !
Alors je pose la question : que deviennent toutes les chaussettes qui ont disparues ?
Qu’une ou deux aient fini à la poubelle, d’accord, mais cinquante !!!
Il y à les fous de l’aspirateur, qui aspirent tout ce qu’ils peuvent, mais bon…
On peut aussi imaginer que quelqu’un vienne chez vous la nuit, une sorte de maniaque, de psychopathe qui vous pique vos chaussettes pour assouvir une espèce de vice, comme dans tout ces thrillers (prononciation comme dans la cité de la peur) américains. Mais j’y crois pas trop.
(la main sous le menton comme le penseur de Rodin).
-Et là, il reste la théorie des trous noirs…
Au public : Si, si rigolez pas… (geste ample en forme de cercle)
Imaginez un mini trou noir dans un coin de votre appartement.
….
-Rigolez pas, j’insiste, laissez moi finir ma démonstration…
Un trou noir c’est de l’antimatière. Alors imaginez qu’une chaussette s’y retrouve aspirée.
Au public : - Si ! Les trous noirs aspirent la matière, c’est scientifique, c’est écrit dans le bouquin que je lis, vous ne pouvez pas dire le contraire !
Donc, le trou noir absorbe la chaussette qui, aussitôt se dématérialise et disparaît.
Les mains sur les hanches …
-Et voilà !!!
Scrutant le public :
Je vois à vos têtes que vous n’êtes pas convaincus par ma démonstration. Vous avez tort ! J’ai la preuve que j’ai raison !
Parfois, il arrive que quelques mois, voir quelques années après, une chaussette réapparaisse au milieu du salon. Et là, miracle de la science, elle va avec une des chaussettes de la boîte à chaussure !
Çà vous est déjà arrivé, j’en suis sur !
C’est facile à comprendre : au bout d’un moment le trou noir, constitué d’antimatière, est saturé par la matière, il ne peut plus en absorber (triomphante, écartant largement les bras) et il rejette les vieilles chaussettes à l’extérieur !
Se calmant : -Ahhhhhhh…, je me sens devenir de plus en plus intelligente !
C’est pas comme Paulo… Tenez, l’autre jour à la fin d’un match de foot à la télé il va s’ouvrir une bière pour fêter la victoire de son équipe. Vous me direz si son équipe perds il va quand même s’ouvrir une bière, pour se consoler de la défaite. Et là, il me dit :
-Tu dois me prendre pour un abruti en me regardant hurler devant la télé en éclusant des bières. C’est pas comme toi, tu te cultive, tu lis, tu t’informes. Tiens en ce moment, là, je me demande bien à quoi tu penses...
Je l’ai longuement regardé dans les yeux et je lui ai répondu :
-A des chaussettes…