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  • Laurent
  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.
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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 13:09

Jean Gracieux, dit Nicolas Deslauriers pour la comédie et Bruscambille pour la farce.

 Né en 1575 en Champagne.

 Mort en 1634. 

Comédien de l'Hôtel de Bourgogne qui réussit dans la farce au début du XVII siècle. Aussi, dans la satire politiqueet l'art de la caricature.

Acteur Humouriste, il nous laissa bon nombre de textes  traduisant son époque : des Prologues tant sérieux que facétieux (1610), des Fantaisies (1612), des Nouvelles et plaisantes imaginations (1613), des Facétieuses paradoxes (1615), des Bigarures sentencieuses (1622) des Bons mots.

 

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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 12:37

Henri Legrand, dit Belleville et Turlupin 

Né à Belleville en 1587

Décédé à Paris en 1637 

Comédien français.

 

Jouant  ses farces sur le Pont-neuf, il forma  ensuite un trio de bouffonneries dans une cabane de la porte Saint-Jacques avec Gaultier-Garguille  et Gros-Guillaume (tous trois, héritiers des Enfants sans souci).

À l'hotel de Bourgogne, son personnage de zanni était proche de celui de Brighella, portant chapeau à larges bords, mantelet, pantalon rayé et sabre de bois, son masque avait moustache et barbe hirsutes.  Il interprétait souvent des rôles de valets, gourmands, sensuels et coureurs de femmes qu'il parvient toujours à séduire par une faconde intarissable. On appela   turlupinades les lazzis des acteurs jouant un peu dans le style de Turlupin : méchantes pointes, jeux de mots et équivoques faciles. Pourtant Turlupin était considéré  non seulement comme excellent farceur mais aussi bon comédien.

Sa veuve et seconde épouse se remaria à d'Orgemont, acteur au théâtre du Marais.

Il fut inhumé à Saint-Sauveur, sa paroisse.

 

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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 10:27

Valleran Le Conte

Acteur Picard mort vers  1633.

Il fut tout d'abord valet de chambre du duc de Nemours avant d'être receveur général de la seigneurie de Verneuil-sur-Oise.

Devenu comédien ambulants, il se produisit à Bordeaux, Stasbourg, Rouen et Francfort.

En 1599, il prend la direction de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne   à Paris. Mais, ayant tenté d'imposer au public l'œuvre d'Alexandre Le Hardy, il fut ruiné et obligé de rejoindre la province. Deux autres tentatives infructueuses en 1606 et 1609 à l'hôtel de Bourgogne devait encore le ruiner davantage. Il avait néanmoins introduit de nouveaux acteurs particulièrement talentueux : Bellerose, Rachel Trepeau et Montdory.

 

En 1613, il se produira à Leyde et La Haye, mais l'Histoire ne nous apporte rien quant aux conditions dans lesquelles trouva la mort ce précurseur du théâtre classique.

 

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 11:39

Alix Faviot, dite Mademoiselle des œillets.

Née vers 1620 et décédée le 25 octobre 1670

Vers 1636, elle épousa le comédien Nicolas de Vin, dit des œillets, avec lequel elle eut une fille, Claude, baptisée à Orléans en 1642 ou le 14 mai 1643 (elle sera la future maîtresse de Louis XIV).

Avec son époux, elle entrera au théâtre du Marais en 1662 (il semblerait qu’ils y avait déjà joué auparavant). Ici, elle interpréta Sertorius de Corneille.

Toujours avec son époux, elle joignit la troupe de l’Hôtel de Bourgogne en 1663.

 

Outre Sophonisbe et Othon de Corneille, elle créa les rôles d’Hermione et d’Agrippine dans le Britannicus de Racine.

Avant de mourir, Michel de Moronia, probablement son amant, lui avait fait don de tous ses biens, le 25 janvier 1670.

 

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Retour à Mademoiselle de Champmeslé

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 17:36

Charles Chevillet, sieur de Champmeslé

Né le 20 octobre 1942 à Paris.

Décédé le 22 août 1701.

Comédien de campagne, il entre dans la troupe de François Serdin en 1665. C'est là qu'il rencontre Marie Desmares, sa future femme (il l'épousera le 9 janvier en 1666).

Avec elle, il entrera au théâtre parisien du Marais, en 1668, puis la suivra encore à l'Hôtel de Bourgogne , en 1670. Ici, il interpréta entre autre le rôle d'Antiochus.

Aussi dramaturge, il écrira les grisettes, Crispin chevalier, le florentin et la coupe enchantée en collaboration avec Jean de La Fontaine dont il était l'ami.

Suivant sa troupe alors transférée à l'hôtel Guéguenaud, il sera conservé lors de la réunion constituant la Comédie française dont il fut sociétaire.

 

Sa sépulture ayant été refusée par l'Église, comme pour tous les comédiens, il sera inhumé dans le jardin de sa propriété  d'Asnières-sur-Seine.

 

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 17:00

Marie Desmares, dite Mademoiselle de Champmeslé

Né à Rouen 1641 ou le 18 février 1642 

Décédée le 15 mai 1698 à Auteuil.

Jeune comédienne, elle épousa Pierre Fleurye, puis, très tôt devenue veuve, elle épousa en secondes noces Charles Chevillet, sieur de Champmeslé, acteur de la troupe de François Serdin à laquelle elle se joint.

Suivant son époux à Paris, elle entre au théâtre du Marais en 1668 où elle reçut l'enseignement de Regnault Petit-Jean, sieur de La Rocque. Il la fera fabuleusement jouer Vénus dans la fête de Vénus de Claude Boyer.

En remplacement de Mademoiselle des œillets , elle entre comme tragédienne dans la troupe de l'Hôtel de Bourgogne, et débute par le rôle d'Hermione d'Andromaque, puis celui de Bérénice de Jean Racine avec lequel elle eut une liaison jusqu'en 1677. Pour cet auteur, elle fut surtout la meilleure interprète de son œuvre qu'elle mit particulièrement en valeur par l'émotion qu'elle savait faire chanter ; donner du corps à toutes nobles ou futiles poésies. "La plus merveilleuse des comédiennes" écrira Madame de Sévigné. Toujours pour Racine, elle excellera aussi dans son rôle d'Atalide dans Bajozet, dans celui de Monime dans Mithridate, et encore celui de Phèdre dans Phèdre et Hippolyte. Et puis, Ariane, Junie et Roxane.

Au-delà de sa relation avec le dramaturge, elle en entama une autre avec le comte de Clermont-Tonnerre. Ce qui lui fit subir bon nombre de satire à son encontre. Avant cela, son lit avait connu le Marquis de Sévigné ; au-delà, Monsieur de Lafare. Son mari, vendeur de lyrisme à ses débuts, essaiyiste en la matière plus tard, n'est pas un jaloux confirmé. Humble, il évolue en parallèle, et, avec elle, ayant vécu les mêmes ambitions dans une part de misère, il accorde maintenant à son épouse sa part de gloire, assortie de joies méritées.

De toute façon, à cette époque, Paris n'était pas capitale de vertu , et davantage les artistes reconnues comme égéries de carnaval.

En 1679, avec toute la troupe de l'hôtel de Bourgogne, elle fut transférée à celui de Guénegaud. 

Ensuite, après la réunion du Marais à la Comédie Française, dont elle fut sociétaire, elle y fit un triomphe avec le rôle d'Iphigénie dans Oreste et Pylade (tragédie de La Grange-Chancel), en décembre 1697. Le répertoire n'est plus le même, mais le succès demeure !

Sans jamais avoir cessée de jouer jusqu'à sa mort, elle fut tout de même inhumée en l'église Saint-Sulpice en présence de son frère et de son époux. 

Elle fut la perle de l'hôtel de Bourgogne, et sans aucun doute à porter au panthéon du théâtre français. "Une lyre de la comédie" aurait pu dire Boileau qui, malgré sa réputation de charretier, ne cessa pourtant d'encenser sa grâce.

 

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 07:31

Les Enfants sans souci

 

Les Enfants sans souci ou Confrérie des sots, paraissant issus des célébrants de la fête des fous, étaient des étudiants pour la plupart. Tout comme les basochiens, avec lesquels ils se confondent et dont l'association  fut reconnue en 1303, ils jouaient à tous publics parisiens des représentations de farces et moralités, ainsi que les soties dont ils furent les créateurs (le plus souvent, la scène, c'était la rue ou encore les tréteaux de foire). Le roi Charles VI avait officialisé leur existence par la reconnaissance de leur chef de troupe, alors titré Prince des sots. Il semble que déjà, à cette époque, ils s'établissaient en l'actuelle rue Greneta, soit proche de l'hôpital de la Trinité. Au début du XVI è siècle apparue une dignité secondaire au sein de leur mouvement : "Mère-Sotte".

Celle-ci fut attribuée un temps au dramaturge Pierre Gringoire, rhétoriqueur et ami de Clément Marot qui, lui aussi, se mêlera et écrira sur et pour les Enfants sans souci : "car noble cœur ne cherche que soulas" (par soulas, entendons le soulagement, le repos, le divertissement).

Une interdiction de 1540 les obligea à se fondre dans divers troupes de théâtre, mais l'intérêt de leurs spectacles tomba rapidement en désuétude par l'émergence des dramaturges de la fin du siècle. D'autres historiens s'accordent à dire qu'ils furent chassés de la Trinité en 1539 pour avoir produit certaines pièces estimées osées, pour ne pas les reconnaître  satiriques, et que, liée à la Confrérie de la Passion, ils auraient suivi cette dernière en son nouvel établissement, à l'Hôtel de Bourgogne.

 

Non trop en marge de cela, avec l’arrivée de l’imprimerie, voyons disparaître peu à peu la plupart des artistes ambulants qui, par l’utilisation de la rue, livraient au peuple certaines cultures et informations parallèles à l’Église. Aussi, François 1er, en dehors de son érudition et son désir d’évolution, ordonna bon nombre arrêtés réprimant, entre autre la satire, toute confusion entre le clergé établit et la réforme naissante. Si les farces et moralités conservaient leur légèreté ancestrale, la sotie, par contre, traduisait davantage des situations d’actualité. Le principe allégorique de la transposition du monde réel demeurait tout autant respecté que celui de la farce, mais les personnages équivoques collant aux notables et institutions visés se rapprochaient beaucoup plus de l’invective que de la simple moquerie. Si ce type d’humour avait servi le roi Louis XII dans ses démêlés avec le pape, il n’était plus hélas du goût de son successeur.

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:01

L'église Sainte-Opportune de Paris et son quartier (seconde partie)

La rue des halles fut un projet de Napoléon III et de son épouse, l'impératrice Eugénie. Ils eurent cette idée lors de l'un de leurs séjours à Biarritz. L'utilité se basait sur un axe particulièrement significatif de l'architecture du second empire reliant le Châtelet aux futures halles de Victor Baltard. Pour se faire, nombreux artistes furent sollicités pour la réalisation de cariatides ornant la nouvelle rue. Le projet fut voté le 21 juin 1854. Date où les travaux du premier tronçon furent engagés. En 1858, partant de la rue de  Rivoli, ce nouvel axe se terminait à la rue des Lavandières qu'elle avait considérablement amputée. La partie ouest de la rue ne fut achevée qu'en 1867. Au passage, le projet avait augmenté la surface de la place Sainte-Opportune, nommée place du cloître Sainte-Opportune jusqu'en 1790. Le décret impérial de 1854 indiquait également que cette place serait élargie à 32 mètres. Ce qui fut fait plus tard, dès 1866, lors de la démolition de la rue des fourreurs.

Cette dernière fut connue entièrement bordée d'habitations dès 1250. Elle était alors nommée rue de la Cordonnerie. Vers 1295, les cordonniers qui l'occupaient, donc, furent remplacés par les pelletiers, mais elle ne prit le nom des fourreurs qu'à partir du XVII è siècle.

Également, la rue Sainte-Opportune fut alignée de son côté impair en faisant disparaître l'hôtel du Petit manteau bleu. Sur la place, à cette époque, nous pouvions s'approvisionner  de vin embouteillé, dans l'une des premières boutiques ouvertes par Louis Nicolas. Aussi,  dans la bimbeloterie de Jean-Pierre Brun.  Aujourd'hui, à l'angle de la rue des halles, nous pouvons voir une statue de Sainte-Opportune, probablement récupérée en notre église défunte.

 Outre la rue des fourreurs qu'elle fit disparaître, la rue des halles avait tout d'abord absorbée entièrement la rue de la tabletterie, dans quasi le même temps que Sébastopol engloutissait la rue de la Haumerie, où, jusqu'à la fin du XVI è siècle, se tenait le siège du fief du For aux dames. Quant à la Tabletterie, reconnue de cette appellation vers 1300, elle fut indiquée Tabletterie alias de la cordonnerie ou Sainte-Opportune, en 1495.  Obligeant quelques expropriations du côté pair en 1839, elle fut donc anéantie 14 ans plus tard.

L'angle de Saint-Denis et de La Reynie, outre la porte nord de la première enceinte médiévale de Paris, vit la maison où naquit Eugène Scribe, le 24 décembre 1791. Ce dramaturge, librettiste et romancier particulièrement prolifique était le fils d'un riche commerçant de la rue, marchand de soie à l'enseigne du "Chat noir". Le buste de l'écrivain est visible aujourd'hui, à cet endroit.  Durant le XIX è siècle, la rue se nommait encore Troussevache, ou rue de la Troussevache, dont l'origine demeure incertaine. Patronyme d'un paroissien de Saint-Leu, Trousse-Vache en deux mots, rencontrés en certains écrits fiscaux, se rapproche ainsi davantage d'un unième val d'amour de Paris.  En 1882, alors sectionnée par le boulevard Sébastopol, la rue prit le nom de La Reynie, en mémoire du premier lieutenant général de police, Gabriel Nicolas de La Reynie. Le fonctionnaire qui éclaira les rues de Paris, qui rendit la ville beaucoup plus salubre en réinstaurant la taxe des boues et lanternes de 1509. L'homme ayant inventé le terme de commissaire de police, ayant soi-disant éradiqué   la Cour des Miracles. Fin limier qui servit également de procureur dans l'affaire des poisons ou encore celle du complot de Latréaumont.

 

Finissons notre faible histoire du quartier par la triste mémoire de la rue de la Ferronnerie.

Celle de l'assassinat d'Henri IV, bien entendu. Dans cette rue, voisine des charniers des Saints-Innocents, le roi Saint-Louis accorda aux pauvres ferrons le droit de tréteaux le long du cimetière qui se nommait alors rue des charrons ou encore rue de la Charonnerie (dénomination "Feronnerrie"  constatée en 1229). Plus tard, Louis XI  accorde cet emplacement aux marguilliers des Saints-Innocents. Alors, peu à peu, les tréteaux deviennent des constructions solides diminuant le passage de cette rue qui constituait une partie de l'axe Est-Ouest de Paris. Un édit du 14 mai 1554 du roi Henri II ordonne l'élargissement de cette rue par la démolition de maintes habitations. Mais, le laxisme du parlement ou autres autorités de la ville tardèrent à l'exécution de ces travaux.

Le 10 mai 1610, c'est le carrosse d'Henri IV, qui fut la victime d'un attentat favorisé par l'étroitesse de la voie empruntée par le roi. Il voulait se rendre du Louvre à l'Arsenal, où était alité d'une grippe Sully, son ministre. Ce drame de l'Histoire est bien connu, mais relatons quelques faits.

Il est environ  16h15, une charrette de grain encombre la voie, un autre hippomobile, chargé de tonneaux, peine à manœuvrer, et le convoi royal est stoppé un instant. Le roi reste calme, enjouée de l'arrivée, demain, de Marie de Médicis, sa dame, et le climat de la saison n'est certainement pas des plus agressifs.

Une considérable partie de son escorte choisit de traverser le cimetière des Innocents pour joindre le carrosse ou,peut-être, dégager la circulation par un autre côté.

Ce fut-là, que l'assassin, François Ravaillac, en profite pour surgir sur le véhicule royal et poignarder notre monarque à trois reprises.

Au premier coup de couteau, Henri s'adresse au duc d'Epernon et dit  "Je suis blessé". Ravaillac était monté sur les roues du carrosse, et il avait ici  bonne prise pour donner un second coup de couteau, puis un troisième qui sera cependant esquivé par Hercule de Rohan-Montbazon.

De là, Henri sera reconduit au Louvre, le médecin Petit ne pourra rien y faire puisque le premier coup fut porté au cœur, et le roi trépassa comme l'avait prévu son criminel.            

Là, ce roi devint vert, mais beaucoup moins galant !

Maintenant, nous savons qu'ils subsistent nombre doutes quant aux réelles motivations de l'assassin. Les grandes lignes de son interrogatoire et de son procès s'entendent sur un acte personnel. L'homme est un fanatique religieux, et son passé le prouve. À Angoulême, il fut exclu des feuillants, puis des compagnons de Jésus pour les mêmes raisons : l'homme est psychologiquement empreint de troubles et de visions.

Venu à Paris pour obtenir une audience auprès du roi (audience qui lui fut refusée par deux fois), il décide d'user de la manière forte. Il acquière ou vol un couteau, mais, hésitant, reprend la route d'Angoulême. À Etampes, il change encore d'avis. Il répare son arme qu'il avait partiellement détruite, et remonte à Paris, cette fois bien déterminé.

Rue de la Ferronnerie, il se laissera soi-disant arrêter sans la moindre résistance, tel un kamikaze. Nous pouvons croire cela, tout comme nous pouvons créditer une autre version qui retarde son arrestation de quelques heures, un peu plus loin, en la chapelle des templiers de la rue des Lombards où il s'était caché.

Et les doutes sont largement autorisés. Une escorte qui s'éloigne, un tueur qui se trouve au bon endroit, puis une agression deux fois renouvelée, une  incarcération immédiate  en l'hôtel de Retz, et non au  Châtelet ; puis la place de Grève seulement quelques jours après.

Il semblerait, qu'avec la torture des brodequins, la Conciergerie eut épuisé toutes les éventuelles complicités. Cependant, rien encore nous interdit de supposer un autre scénario beaucoup plus organisé. La jalousie d'Henriette de Balzac d'Entragues, récemment éconduite, aurait pu armer une vengeance. Aussi, les intérêts  de Jean Louis de Nogaret de La Valette, ce duc d'Epernon qui voulait absolument accompagner le roi à l'Arsenal, mais qui ne réagit absolument pas, même au troisième coup de couteau ; ses intérêts, dirions-nous, peuvent également servirent de bons motifs.

Le roi avait plusieurs fois échappé à des attentats ; les criminels toujours occis rapidement, l'usage d'une main fanatique pouvait tenter bon nombre détracteurs, tels les monarques voisins, les obédiences ultra catholiques, ou encore la reine elle-même, comme beaucoup d'apprentis historiens l'ont longtemps laissé entendre. Ce que nous noterons tout de même, c'est que dans le courant  de l'année suivant le régicide, les deux nobles précités furent interrogés par  le président Achille de Harlay pour faire  suite à des accusations émises par Jacqueline Escoman, chambrière de Mademoiselle d'Entragues. Par recoupement  d'informations, le tribunal attesta que Ravaillac avait été logée à Paris par un ami commun d'Epernon et d'Entragues. L'enquête aurait dû être conduite plus en avant, mais la flamme Escoman fut vite mise sous le tasseau. Du reste, la  chambrière se retrouva emprisonnée à vie pour calomnie.

Comme à son habitude, la justice française clôturait le dossier avec briot.

En marge de cette pénible réalité, remarquons toutes les coïncidences cernant la mort du roi. Tout d'abord, les prévisions de Côme Ruggieri, l'astrologue de la reine Catherine qui, déjà, avait parfaitement prédit la durée des règnes de François II, Charles IX et Henri III, tout comme celle du béarnais (prévision confirmée chez Zamet par Thomassin, un autre astrologue). Ensuite, ces livres occultes, publiés à Francfort, et affirmant qu'Henri IV ne vivrait pas au-delà de 1610.   Aussi, la date du 14 mai, juste celle où, dans son édit de  1554,  Henri II avait rageusement estimé cette rue de la Ferronnerie trop dangereuse par son étroitesse.

La plus hilare de ces coïncidences, c'est que le meurtre fut commis juste en face d'une auberge à l'enseigne  "Au cœur  couronné transpercé d'une flèche".

Certes, ce type d'immeuble titré comme l'est un film de Michel Audiard, n'était pas rare à lire dans les rues de Paris ; qu'un roi, le plus volage que notre Histoire ait connu, y vienne pour s'y faire tuer, avouons que la coïncidence ne manque pas de sel.

 Du sel nous en trouvons encore en partant de cette rue qui se modifia considérablement par la suite. D'ailleurs, encore aujourd'hui, elle reste exceptionnelle en un genre qui mérite que l'on évoque. De 1669 à 1678, la rue fut élargie et, du même temps, reçut la construction du plus long et le plus élégant immeuble moderne de la ville, côté cimetière.  Il semblerait que Louis XIV en fut très fier.

Le XVIII è siècle nous apprend que la rue est une première à noter en matière d'élégance vestimentaire. D'une part, elle est proche de la rue des lingères, d'autre part, le roi, d'avant sa relation d'avec la Maintenon, adore  et promulgue cette élégance. Élégance qui deviendra "éternellement" une spécialité parisienne, reconnue internationale. 

Ici, c'est un autre centre  de Paris, et qui deviendra un vivier de maîtresses royales.

 Pourquoi ? eh bien, à cause de la mode.

Outre Jeanne Bécu, notre futur Du Barry qui fut signalée avoir fait  ses armes  comme trottin chez Labille, en cette rue, remarquons Mademoiselle O'Murphy, dite Mademoiselle de Morphise.

Une dulcinée à faire tourner les têtes les plus ordonnées. À commencer par celle des artistes, comme François Boucher. Ce génie de l'image du temps ; ce photographe du XVIII è siècle qui, sans mauvaises pensées, utilisa cette beauté comme modèle à refaire son Odalisque brune en Odalisque blonde. Ce tableau peint en 1752, et dit aussi Jeune fille allongée, circula en de nombreuses mains, avant de se trouver sous les yeux du roi Louis, quinzième du nom.

Ce dernier exigea faire connaissance avec la  réalité. Et, il s'en amusa longtemps. À Versailles, notre demoiselle fut stockée au sérail : le Parc aux cerfs. L'endroit où le monarque forniquait sans officialiser aucune relation. Ce qui n'empêchait pas les mauvaises langues d'invectiver sur les occupantes de ce poulailler inconnu de la cour. De Marie Louise O'Murphy de Boisfailly, René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson écrivait "Elle est de l'ordre des putains par famille et par état". Ce qui n'était pas faux. Irlandaise par son père, elle est notée, tout comme ses sœurs, dans les rapports de Jean Meunier, l'inspecteur chargé, à Paris, de la surveillance des filles et femmes galantes.

Sa mère, Marguerite, n'avait pas non plus un passé de chasteté. Arrêtée en 1729 avec Anne Galtier pour avoir incité un jeune homme au vol de sa propre tante,  elle fut un temps emprisonnée au For l'évêque, puis à la Salpêtrière. 

 

 

 

 

Dans son Histoire de ma vie, Giacomo Casanova affirme que ce fut à sa demande qu'un peintre réalisa le portrait de Marie-Louise, et qu'une copie aurait été mise sous les yeux du roi. Fabulation sénile ! Par contre, ce qui demeure probable, c'est que Boucher vendit son tableau au marquis de Marigny, Abel François Poisson de Vandières, lequel excita Louis XV avec son acquisition.

Non sans y laisser une enfant, la petite maîtresse fut chassée de Versailles en pleine nuit, en novembre 1755, avec l'ordre de se marier avec un bon soldat sans fortune, Jacques de Beaufranchet, seigneur d'Ayat, que le prince de Soubise et le marquis de Valons avaient obligé. Avec ce jeune homme dont le mariage fut aussi organisé par la marquise de Pompadour, Mademoiselle de Morphise eut deux enfants : Louise Charlotte de Beaufranchet d'Ayat, morte en 1759, et Louis Charles Antoine qui deviendra général des armées républicaines. Mais avec le roi, elle eut le temps de mettre au monde Agathe Louise de Saint-Antoine de Saint-André, qui épousa René Jean Mans de La Tour du Pin, marquis de la Charce.

Après la mort de son époux, tué à la bataille de Rossbach, la petite maîtresse se remaria à François Nicolas Le Normant de Flaghac, receveur des finances en Auvergne. Par cette union, notre demoiselle devint cousine de la Pompadour, d'une part, et entra dans le monde de la finance, d'autre part. Et, de là, outre cette officielle liaison, notons un retour du roi entre les jambes de la gamine devenue une femme.

Née le 5 janvier 1768, Marguerite Victoire Le Normant de Flaghac sera identifiée comme fille de Louis XV, comme le prouve une rente de 350 000 livres que le roi fit verser à sa mère en 1771. Aussi, par son contrat de mariage d'avec Didier Mesnard de Chousy qui fut approuvé et signé par toute la famille royale. Et encore, plus tard, quand Charles X l'indemnisa annuellement de 2 000 francs.

Quant à Marie-Louise, elle fut un temps incarcérée à la prison des anglaises, sous la terreur, avant de se remarier pour la troisième fois à un député du Calvados, Louis Philippe Dumont.

Elle mourut cependant divorcée, à Paris, en 1814, au domicile de sa fille Marguerite.

 

 

Laurent Lafargeas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 09:21

Chevalier François Athanase Charette de La Contrie

 

 

La France d’aujourd’hui compte un certain nombre de héros et héroïnes appartenant à l’ancien régime. Au hit-parade figurent, notamment, Bertrand Duguesclin, Charles Martel, Jeanne d’Arc, le chevalier Bayard, d’Artagnan, et bien d’autres, c’est entendu.

Si François Athanase Charette  de La Contrie n’y est pas classé, c’est que sa vaillance se tournait cette fois contre la « nouvelle » France, et, plus encore, contre les principes régissant nos actuelles institutions.

Tout autant héros soit-il, hommage n’est pas rendu à cette forte personnalité de notre pays dans le sens de sa bravoure, de son intégrité, de son charisme, de ses triomphes, mais surtout de la détermination qu’il employa jusqu’au martyr à la liberté du culte.

En obtenant le traité de la Jaunay  (prélude au concordat),  il ne mit aucun terme aux avaries de notre première république, mais il sauva l’Église catholique française.    

Qu’en serait-il en ce XXI ème siècle, où, déjà, Charles Martel  tend à disparaître de nos manuels scolaires ?

Peut-être, seul Diable le sait !

La lutte de   Charette  de La Contrie ne se bornait pas à vouloir endiguer l’absurdité politique de son temps, mais davantage à détruire l’oppression, ainsi que la répression y étant assortie.

Ici, c’est indubitablement de l’héroïsme. Observons-le comme tel, contrairement à certains historiens, comme Chassin, qui le salissent de bandit, « brigand » et même « cruel aventurier » à l’instar de  Cartouche ou Barbe Noire.

 

 

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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 16:48

 

Jean-Baptiste Joly

Né vers 1750 à Bordeaux (originaire des Flandres selon Michel de Saint-Pierre), et mort en 1796 à Saint-Laurent-sur Sèvre.

Il était chirurgien, architecte, peintre, forgeron, cordonnier, doreur et tailleur.

Sergent du régiment de Flandre, il devient procureur de La Chapelle-Hermier sous les premiers temps de la révolution. En 1791, il sera suspendu de cette fonction pour avoir réfugié un prêtre réfractaire.

Dès mars 1793, il prend le commandement d’environ 6 000 insurgés vendéens avec lesquels il s’attaque aux Sables d’Olonne. Alors battu par le général républicain Henri Boulard, puis encore le 8 avril, à La Mothe-Achard par le même général.

 

Ensuite, il rejoint les troupes de Charette de La Contrie ; ceci malgré leur animosité. Avec ce dernier, Savin, Du Chaffault et Guerry du Cloudy, il subit une défaite à Challans qu'il tentait de s'emparer le 12 avril. Toujours avec Charette, il subit une autre déroute à Saint-Gervais, le 15 avril suivant.

Combattant les colonnes infernales en 1794, il perd ses deux fils à la bataille de Legé, se qui le fera errer longtemps avant d'être confondu avec un espion patriote par des soldats de Stofflet qui le fusilleront en 1796. 

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