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  • Laurent
  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.
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2 avril 2005 6 02 /04 /avril /2005 00:00

Face à moi

 

Face à moi, je réalise ce parcours,
que seules mes rides précises,
de ce visage d'enfant,
devenu femme maintenant.

Face à moi, s'exhibe la bonté de ce foyer,
mais seule en mon âme paumée,
de tout ces bienfaits,
j'oppose à cette vie de fée.

Comment èxorciser ce passé,
d'enfant seule abandonnée,
aujourd'hui trônée d'amour et de vérité,
à travers ces journées colorées de fierté.

face à moi, j'aperçois ce mal-veillant d'avant,
me priant en vain d'y arriver enfin.

Alors puise ta force en moi,
avenir en qui j'ai foi,
et fais de moi ce que je suis déjà;
par la force de mon âme, je penses,
à cette récompense,
de cette vie de créances,
à qui grâce, aujourd'hui je danse.

En cette nuit de deuil,
de ce passé d'orgeuil,
Seule sur mon fauteuil;
priant l'avenir d'un bon oeil,
m'en trouve ravie en cette nuit seule.

Que ce mal veillant piégé de mes prières,
s'en aille au loin ou reste à terre,
et laisser ce passé de misère,
prendre place en ce que le temps efface.

 

Karima EL MEHERZI

 

 
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2 avril 2005 6 02 /04 /avril /2005 00:00
O années ! Siècles ! Adieu
Me voici parti
Là où je sais
que l'infini séjourne
Tout être qui demeure loin de sa source
aspire au temps où il lui sera unit
Je sens d'Amour
la flamme et la puissance
Et vous qui triompher,
il me faut bannir la crainte.
Voyez une chose étonnante
Celui qui est mort
triomphe de la mort.
J'ai en moi un feu, qui je le crois,
jamais, jamais ne pourra s'éteindre.
Ici, je m'étend
dans le sein de l'amour
d'une vie infinie
Le règne de la vérité est terminé,
son royaume s'est effeuillé en pétale de peut-être.

De quel royaume de lumière fûmes nous les ombres ?

Tout n'est qu'un rêve dans un rêve
Mort et transfiguration mêlées ...
Je suis l'homme né
qui vit sans l'être, l'homme à naître
qui meurt en naissant.
Je voudrais ne plus penser, ne plus être, ne plus penser à être
mais être une pensée.
L'arbre de grâce approche
j'entends en moi l'appel secret
Une flamme en vient , qui se lève
et dévore le mauvais rêve

La mort est une chute horizontale
La vie était la lumière des hommes
et la lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne l'ont pas étouffée....

L'existence est une rose
Signée d'une croix

 

RICORDEAU Jocelyne

 

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2 avril 2005 6 02 /04 /avril /2005 00:00

LE VOYAGEUR

Ca y est, je suis parti !
Quand on m'a annoncé que je devais retourné là-bas, je n'étais pas très enthousiaste, ma dernière visite ne m'avait pas laissé de bons souvenirs. Mais on ne discute pas un ordre venu d'en haut. Ma situation ici, était très enviable. D'abord mon travail qui me plaisait beaucoup. Accueillir les nouveaux venus, toujours en peu perdus au début de leur séjour, les initier à leur nouvelle vie. De tout âge, de toute race, cela importait peu. L'important c'était qu'ils se sentent bien accueillis. Je devais leur faire prendre conscience de ce qui n'allait pas chez eux avant qu'ils arrivent ici. Pour certains le travail était plus difficile, personne ne voulant vraiment reconnaître ses défauts. De toute façon, je savais très bien que lorsqu'ils retourneraient là-bas beaucoup auraient oublié leurs bonnes résolutions. Au début tout est facile, ils sont pleins de bonne volonté, et puis avec le temps l'oubli vient très vite. Même moi, je me demandais si je saurais tenir mes engagements et mes promesses. Mon voyage devrait bientôt se terminer, heureusement je commençais à trouver le temps long. Je me rappelai ce que j'avais laissé, la vie agréable que je menais, au milieu des êtres agréables qui mentouraient. Certains, comme moi étaient déjà partis, peut-être les retrouverais-je là-bas. Qui sait ? Je pensais que j'allais retrouver la caresse du vent sur mon corps, l'odeur de la terre mouillée, le parfum des fleurs, le bruit des vagues se brisant sur les rochers, la chaleur du soleil. Ce que j'avais un peu oublié. Je me demandais aussi comment serait ma prochaine famille d'accueil. On n'avait pas toujours la chance de bien tomber. De toute façon on m'avait assuré que mon séjour ne serait pas très long. D'un côté, j'en étais très content, mais d'un autre côté, je me disais que la séparation avec cette nouvelle famille risquait d'être douloureuse, comme la dernière fois, on s'attache tellement, et bien souvent on est dans l'obligation de partir très vite, sans beaucoup d'adieux.

Voilà, je suis arrivé !
Avec un peu de retard sur le jour prévu, mais tout c'est bien passé. Ils avaient tous l'air si heureux de mon arrivée. Il va me falloir quelque temps pour m'habituer, et pour pouvoir communiquer avec eux, quoique je comprenne parfaitement ce qu'ils disent :

- QUEL ADORABLE BEBE, on dirait un petit ange. Comment l'appellerons-nous?

- JEAN -LUC !

 

RICORDEAU Jocelyne

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2 avril 2005 6 02 /04 /avril /2005 00:00
     
  Elle revient

 

“ Le rejet du superficiel est une science instinctive.
Naturellement, son éminence se passe de votre volonté. ”

 

 

- Contrairement à ce que je t’avais dit le lendemain de mon humiliation, je restais persuadé te trouver le soir du lundi quinze au Blues’Café ; l’endroit parfaitement adapté à ton rôle autant qu’à celui que tu m’as fait jouer dans cette lamentable scène. Le Blues’Café, ce bar tenu par un musicophile quinquagénaire ; ce lieu peuplé souvent d’illusionnistes et de soi-disant mélomanes, bondé assurément de noctambules alcoolisés et d’autres gens n’ayant rien à faire une fois le soleil levé - une faune parisienne complètement désœuvrée en somme ; ce bar où tu avais rencontré Loïc trois ans auparavant, où tu avais rencontré Michael, il y a quelques temps ; ce bar dans lequel un autre lundi soir, tu rencontreras peut-être un autre type, dans un autre temps. Je m’approchais de la table que tu occupais, le cœur noué à l’idée que je risquais probablement de t’effrayer. Je m’étais pourtant accompagné d’aucune hésitation, mais j’anticipais et appréhendais une certaine déception. Il y avait déjà de quoi !
Lui, jouait avec l’orchestre, et toi, tu paraissais l’admirer. Je ne retrouvais pas là, l’amour de ma vie en dépression nerveuse, mais une groupie attablée à un verre de bière forte.
Bien entendu, tu devais craindre quelque peu de ma présence inattendue puisque tu m’évinçais depuis dix jours. Certainement, tu avais à redouter peut-être mes réactions puisque tu avais, une fois de plus, trahi mes espérances…
Moi, trop heureux de pouvoir t’approcher, j’ai aussitôt apaisé ton inquiétude. Je me suis empressé de te rassurer jusqu’à te mentir sur les véritables raisons de ma visite fortuite. Aussi, très vite, tu en exigeas beaucoup plus : “ Il est mal dans sa peau…, c’est pour ça que nous sommes là ce soir. Comprends-le ! Sois gentil avec lui…, tu lui as fait trop de mal… ”
Tes yeux, avec tes paroles, s’orientaient un peu partout dans la salle, mais rarement vers moi. “ Tu sais, Michael, c’est quelqu’un de bien. Il ne mérite pas ça… Tout à l’heure, dis lui qu’il est very nice…, sois cool !
Apprends à vivre, pense à autre chose…, essaie de passer une bonne soirée… On est là, tous les trois, on écoute la musique…, c’est bien… Reste bien ! ”

Un moment j’ai osé t’interrompre, cependant le plus délicatement possible, en te demandant à l’oreille et à cause du bruit, si tu reviendrais avec moi un jour. À cette question, devenue presque quotidienne depuis six mois, tu m’as répondu : “ peut-être ”. Si tu m’aimais encore : “ c’est possible ”.
Un peu plus tard, j’ai posé ma main sur ta jambe. Ce mouvement affectif, devenu automatique depuis longtemps, ce geste naturel donc, t’a soudainement glacé le sang. Ton attention, de l’orchestre, se fixa immédiatement vers ailleurs. Tu étais comme presque tétanisée ; très certainement, tu avais honte de moi. Surtout, tu espérais davantage que Michael, occupé, ne put rien y voir. Enfin, j’ose penser, aujourd’hui que cette gêne, ici parfaitement ressentit, ne fut engendrée que par la situation et non par dégoût. Quoiqu’il en soit, j’ai très vite compris, de mon côté, que je n’étais pas l’amour de ta soirée, et j’ai ôté presque aussitôt ma main de là où elle aurait dû rester. Hélas, je n’ai rien obtenu en échange. Aucune remarque, pas même un regard !

Alors, je réalisais que tu souhaitais évoluer dans un autre monde que le notre, dans ce monde superficiel, comme je peux aisément le qualifier sans craindre que l'on me prouve le contraire, dans cet environnement, sans aucun doute différent du mien, aussi différent du tien. Là, où tu persistes maladroitement à vouloir t’introduire parce que justement ce n’est pas ta place. Dans ce monde, intellectuel d’apparence, qui t’enlève par hypnose et qui t’arrache à moi, une fois de plus.
Mon amour, il conviendrait de percevoir cet univers, celui de Michael donc, comme une échappatoire. Ce n’est pas moi que tu tentes de fuir, c’est une idée de vie nouvelle que tu cherches à atteindre. Sache que je ne peux te l’offrir, car je sais qu’il m’est impossible de devenir autre chose que ce que je suis. Ce serait une pure hérésie d’imaginer le contraire.
De toute façon, mes tentatives en ce sens ne pourraient être que malhabiles. Je te l’avais déjà dit : je n’ai pas su te faire rêver, et j’en suis désolé…
Par la suite, j’ai souhaité pleurer sur moi, l’étranger, le Neandertal de cet établissement. J’ai voulu pleurer sur la médiocrité de certaines issues des rapports humains. En effet, j’ai pleuré, mais ce fut alors sur la misère affective qui m’avait entraîné là, au milieu d’un nuage de fumée. Je m’étais pourtant retenu, mais il fallait que je sorte d'ici ; il fallait que je parte et que je te laisse à tes illusions.
À cet instant, tu me sortis de ma douleur pour me plonger dans une autre. Tu m’as demandé de m’excuser auprès de lui pour un mal dont il avait déjà reçu une quantité d’excuses. Bien entendu, je me suis encore excusé. Humblement, je lui ai présenté de nouvelles excuses ; en français et en anglais, bien-sûr ! Et plusieurs fois, même ! Puis, j’ai dû parler un moment . Probablement d’un très mauvais anglais puisqu’il eut l’air agacé. Aucune importance car je n’avais rien à lui dire. Ce n’était pas lui que j’étais venu voir…
La suite de la scène fut absolument ignoble. Devant moi, à quatre vingt centimètres de ma souffrance, tu t’es alors senti obligé de l’embrasser… : “ parce qu’il devait lui, se sentir rassuré ”, m’as-tu expliqué plus tard.
Le reste de la scène, la sortie du bar avec l’intervention indélicate d’un tiers, les mille autres excuses que j’ai réitérées sur la chaussée, à l’extérieur : “ I am sorry ! I am sorry ! … ”, puis la tricherie …
Le mensonge !… Ah ! j’allais oublier les petites phrases que tu m’as accordées, une fois soulagée de me voir partir : “ Bon…, va nulle part, rentre chez toi maintenant… Tu es fatigué. .. Fais pas de bêtises… ”
La fin donc de cette horrible scène, je m’abstiendrais de la décrire davantage. Notons seulement qu’elle traduisait la totale indifférence que tu ressentais à mon égard, et qu’elle servit indiscutablement à lui prouver que je n’étais plus rien pour toi, que tu te débarrassais de moi sans aucun remords, sans aucun regret. Ici, je t’imagine très bien lui dire : “ tu vois, Michael, il n’est plus rien dans ma vie, il ne représente plus rien pour moi. Tu en as la preuve maintenant…, il s’en va, il nous laisse tranquille, il a compris que c’était fini entre nous. Certes, il reste un ami, mais je n’ai plus de sentiment pour lui, et s’il m’aime toujours, tu verras, avec le temps, il trouvera bien une autre femme. ” Enfin, je pourrais imaginer bien d’autres choses, bien d’autres mots que tu pourrais lui avoir dit afin qu’il reste le plus près de toi, qu’il demeure ton rayon de soleil dans l’enfer de ta vie, où la majeure partie de ceux qui t’entourent te veulent du mal, où évoluent une quantité de personnes égocentriques, malsaines, incultes, xénophobes, sans avenir, sans intérêt. Bref ! dans une vie où personne ne t’aime, et où personne ne t’as jamais aimé.
- Tu exagères, jamais je n’ai pensé que tu sois inculte, bien au contraire, et encore moins xénophobe. Je te crois seulement enfermé sur toi-même, très peu ouvert aux autres donc, sectaire et parfaitement casanier.
De vivre avec toi, c’est pas facile. On sort occasionnellement, on voit toujours les mêmes gens, tu as la critique systématique, puis, le dimanche, tu as trop souvent du boulot en retard… T’avoueras que c’est pas marrant pour une femme qui n’a pas d’enfant… Je sais ce que tu vas me dire : c’est moi qui n’en veux pas… Oui ! mais tu devrais te demander si justement ce n’est pas à cause de cette situation… Fais des efforts…
Dis toi bien qu’à l’âge que j’ai, le temps qui se perd n’est pas gratuit, et c’est davantage d’une vie équilibrée dont j’ai besoin plutôt que de me remorquer au bras d’un guitariste intermittent.
- Pourquoi, tu le laisses tomber ?
- Bah !  ça m’est venu à l’esprit.
- T’aurais tort, le relief de sa compagnie demeure beaucoup plus enrichissant que le mien, et puis, il est plus jeune… Et c’est quoi ces deux gros sacs de voyage ?
- Mes affaires.
- Tu l’as quitté ?
- Il est repartit ce matin à Newcastle.
- Et l’appartement ?
- C’était un meublé au trimestre.
- Alors, tu reviens ?
- Bah oui ! 
M’aurait-il été possible de concevoir, voire uniquement de supposer, ce que fut mon attitude, pire mon raisonnement. Etait-il admissible, qu’au-delà d’un tel désespoir, qu’après cet horrible naufrage - je veux parler de sa désertion, de son absence -, m’était-il autorisé donc que mon âme fut alors emprunte de la plus détestable réaction d’amour propre : la pensée la plus abjecte, la plus contraire à toutes mes faiblesses personnelles.
Non loin d’une minute auparavant, je m’interrogeais encore sur mon incompétence, sur mon inaptitude à conserver les gens que j’aimais. Je me demandais comment je pourrais gérer cet exécrable égoïsme dans le courant de mon existence à venir, ceci  sans jamais plus souffrir de ma vulnérabilité sentimentale.
Je me disais également qu’avec ou sans moi, elle avait certainement le droit d’être heureuse, et, soudain, là où ma joie aurait du envahir notre vie, je cédai lamentablement la place à l’outrancier masculin car, en effet, homme j’étais, homme je suis condamné à rester. L’art du contradictoire absolu, pour ainsi dire ! En tout cas, un art qui me dépasse. Comme si mes anti-corps s’étaient substitués à mon pouvoir de décision. Décision qui d’ailleurs serait jugée prohibée si elle m’avait réellement appartenue.
Oui ! 
ce fut peut-être Dieu qui me commanda ce rejet, ce fut peut-être aussi le cumul de tous ces mauvais scénarios qui m'obligèrent à opter pour le contre-sens. Quoiqu’il en fut, j’aimais cette femme et j’allais la faire partir, la rejeter dis-je, tout simplement, avec à peine de tact et sans plus de commentaire que cela. Pourtant, je ne faisais l’objet d’aucun compte à rebours ; j’avais le temps de mes réflexions .

S’agissait-il vraiment d’accorder un pardon ? Certes, ce n’avait pas été exposé de cette façon ! Aurais-je dû percevoir cet entretien comme une opportunité, comme une seconde ou troisième chance m’étant accordée ?
Non !  je me connaissais doté d’un esprit créatif, mais à ce point là, je m’en étonne encore.
D’une manière et d'un ton des plus laconiques, mes paroles furent d’une entière incohérence, et, le résultat, je le subis toujours…
Ce furent des propos puérils dis-je, mais néanmoins d’une surprenante logique.
- Ecoute, tu as exigé que je t’oublie. À présent, j’y suis arrivé, non sans mal. Il reste inconcevable donc que ma résignation, si durement obtenue, devienne tout autant éphémère que la fiabilité de tes sentiments. Pas tout à fait guéri actuellement, je ne peux me permettre de prendre le risque d’une nouvelle rechute… Tu comprends ?
De plus, comme tu l’as mentionné, tu perds ton temps avec moi…
Je pense donc qu’il serait plus raisonnable de se quitter définitivement, et que l’on démêle nos futurs ainsi chacun de notre côté, tel que tu le désirais la dernière fois que l’on s’est vu, il n'y a pas trois jours. 
Je ne m’explique pas pourquoi, mais sans regret immédiat, je la vis disparaître, et la porte, se refermant derrière elle, fit exactement le bruit sourd d’une partie de vie qui s’achève .
Maintenant, j’allais retrouver une solitude que je détestais, mais dont j’apprendrais davantage à apprécier puisqu’on me l’avais fait connaître, et que Dieu me pardonne...

LAFARGEAS Laurent, 2000.

 
   
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2 avril 2005 6 02 /04 /avril /2005 00:00

DIDIER
 
 Le trépas demeure l’unique évasion qui ne soit
pas suivie de l’inconfort de la fuite.




Habituellement, lorsque Didier repose ses chaussettes après les avoir ôtées, il les laisse en désordre, en boule, à demi retournées sur
elles-mêmes. Là, sur la plage de galets, il les tend, les plie presque soigneusement, et les dépose enfin aussi presque délicatement sur ses deux souliers. Un instant, il arrête tous ses mouvements, et son regard se fige sur cet ensemble noir, contrastant avec les milliards de cailloux blancs. Puis, Didier se lève, ôte son pantalon, et le range encore bien plié aux côtés des chaussures. Pour le maillot, il hésite !...
Ce matin, lorsqu’il avait quitté la caserne de Fontainebleau, le climat lui paraissait favorable. Peu de soleil à cette saison, mais, sans blouson ni veste sur le dos, Didier se trouvait à l’aise. Le torse nu, sur la plage, cette aisance disparaissait !... Au premier contact de l’air, la surface de sa peau s’irise immédiatement. Aussitôt, Didier, écartant le frisson d’un bref mouvement d’épaule, se dévêt de son caleçon.
Là, il regarde autour de lui.
À l'horizon, sur sa gauche, l’être vivant le plus proche se distingue à peine. Rien derrière, l’océan devant, à présent il est nu.
Le caleçon, tout autant que le maillot du reste, n’eurent pas l’égard des autres vêtements.
Hâtant le pas vers l’eau, Didier pense probablement qu’elle serait plus favorable que l’atmosphère, mais à peine y a-t-il noyé ses deux chevilles qu’il crispe son élan tout en gonflant légèrement les muscles de ses bras. Ici, il reste immobile un long moment.
Il pense à l’heure d’avant, où, dans le train qui l’avait conduit sur cette plage, il avait croisé un appelé, comme lui ; certainement un permissionnaire aussi.
Se dirigeaient-ils tous deux vers le même endroit ?
vers le même dessein ?...
Peut-être !… Ce que Didier peut se confirmer maintenant, c’est qu’il ne sera plus jamais un militaire, un soldat, ni rien d’autre de ce genre, pas même un homme, tout simplement.
Ceci, parce qu’il comprenait que d’être un homme, c’était aussi de s’encombrer inévitablement d’un autre adjectif , une sorte d’étiquette qui devait s’accrocher à lui, un attribut insupportable, parfois interchangeable, quelques fois même nécessaire ; ce qui n’était que pire !
Deux fois, durant la matinée, Didier avait changé de train.
Les correspondances l’avait fait beaucoup trop attendre sur les quais, mais depuis, aucune autre réflexion l’avait détourné de ce raisonnement ; c’était son raisonnement, une chose bien à lui...
Alors, peu à peu, il s’engage  dans l’océan. Sa peau s’irise à nouveau, tandis que l’eau lui arrive au-dessus de la taille ; et plus haut lorsque la vague le rencontre à son passage.
Mais que ce soit ce passage de la vague ou un autre, pour Didier rien ne changerait ;  lui, il a toujours su qu’il n’était que de passage !...
À la minute d’après, il avait disparu ; avec lui, ses idées à peine nées ; également ses vêtements, plus tard, avec la marée.

Laurent Lafargeas, 1994.
N45 ed.2014.
 

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24 mars 2005 4 24 /03 /mars /2005 00:00

NOUVELLES

POESIES

EPIGRAMMES

HISTOIRE

ESSAIS

 

À Laure des Clairions

Alcool

L'amour reste possible...

  1. Chroniques cérébrales

  2. Histoire de France 

  3. Vulgarités justifiées
  4. Nanterre  
  5. Correspondance II

  6. De l'harmonie sociale comme la plus vile des utopies. 

  7. Rupture

  8. Réponse à l'erreur
  9. De l'existence...

  10. De l'entêtement et du temps qu'il fait perdre.

  11. De la divergence...   
  12. Vous
  13. A mon frère 

  14. De l'optimisme...

  15. De l'ivresse et de sa fortune injustement sous-estimée. 

  16. Prière 48-29

  17. Des paroles acerbes...

  18. De la femme et de l’amour 

  19. Du travail : notre action la plus noble et la plus convoitée.

  20. 1978 (Les chants de Tréphaïs) 

  21. Les chants de Tréphaïs (extrait : chant premier)

  22. Angers 
  23. Chartres 

  24. Le Mans

  25. De la religion...

  26. Chinon

  27. Sainte-Suzanne  

  28. Reims

  29. Tu ne gâches pas ta vie ...

  30. Nous sommes serpents,...  
  31. Inespérance d'idéaliste
  32. Laurent et Laurence 
  33. Délirium et dépression (extrait 50-08)

  34. Les chants de Tréphaïs (extrait : chant quatrième) Délirium et dépression

  35. De l'inertie nationale 

  36. Les chants de Tréphaïs ( extrait: chant sixième)

  37. Après moi

  38. De la fourchette...; en résumé, l'accessoire le plus utile !  
  39. De la guerre dont toute victoire ne peut faire naître que l'essaim ...

  40. Ethylismologie

  41. Les chants de Tréphaïs (extrait : chant huitième)

  42. Valentinage de basse-cour

  43. De la douleur qui n'est le mal que de celui qui en est atteint.

  44. Les chants de Tréphaïs IX

  45. Débat de grenouilles

  46. De la générosité et de l'ingratitude qu'elle engendre

  47. Les chants de Tréphaïs (extrait : chant dixième)

  48. De la tyrannie et de son retour omniprésent.

  49. Les chants de Tréphaïs (extrait : chant onzième)

  50. De la stupidité, de sa permanence, et de son empire illimité. 

  51. À la gloire de la solitude

  52. De l'argent et de sa puissante gestion sur les âmes.

  53. Du commerce et des mille façons de s'en sortir 

  54. De l'avarice ; protection la plus légitime.

  55. Préséance à l'égard de moi-même

  56. De la liberté qui n'a vraiment existé nulle part.

  57. À Madame tout-est-du.

  58. De votre faiblesse...

  59. De la prévoyance ; science jugée obsolète,... 

  60. Par l'ensemble...

  61. Du pragmatisme ; notre outil le plus empoussiéré.

  62. Aux milliards de mes survivants

  63. Céléphaïs (extrait 1) 

  64. Mes canards

  65. Céléphaïs ( extrait 2 ) 

  66. Céléphaïs (extrait 3)

  67. De l'avidité d'autrui...

  68. Chabrot

  69. Du repentir comme tremplin de la récidive

  70. Du non-agir et de ses vertus. 

  71. De la suffisance et de la vulnérabilité...

  72.   L'Angleterre
  73. Pourtant 
  74. Des lois et des interdits,...

  75. À mes proches

  76. De la haine, ...

  77. Gris-vert

  78. De l'humilité...

  79. L'aventurier

  80. De la vieillesse...

  81. Divorce

  82. Des moyens,...

  83.  De la vérité...

  84. Les gouffres

  85. Paris

  86. Alcove

  87. De la mort,...

  88. La cyberlittérature

  89. La femme qui s'en va

  90. Histoire d'HALDE

  91. Parait-il ...

  92. Nulle normalité

  93. Lettre 48-49

  94. Du savoir

  95. Le crépuscule
  96. Le temps qui passe

 

 

 

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24 mars 2005 4 24 /03 /mars /2005 00:00

NOUVELLES

POESIES 

 

  1. Il me revient à la mémoire...                                                        
  2. O années! Siècles! Adieu...

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24 mars 2005 4 24 /03 /mars /2005 00:00

POESIES

NOUVELLES

NOUVELLES FANTAISY                                                                                

  1. Un grand amour
  2. Les voisins
  3. Le voyageur

 

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24 mars 2005 4 24 /03 /mars /2005 00:00
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24 mars 2005 4 24 /03 /mars /2005 00:00

POESIES

 

ESSAIS

EPIGRAMMES

HISTOIRE

 

NOUVELLES

 

" La nouvelle  a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité. "

                                                                          Charles Baudelaire

 

Liste des nouvelles :

 

NOUVELLES FANTASTIQUES

  1. L'aigle du Mont Paléria 

     

  2. Sileine d'Ambéra 

  3. L'envers 

  4. Consultation 

  5. Ultimus

  6. Le paon de lumières

  7. L'éclipse

  8. Une cérémonie

NOUVELLES HISTORIQUES
  1. Le domaine d'Otte Otobé  

  2. Mémoire

  3. Irma Sänger  

  4. Le violon du diable

  5. Le messidor de Fompeyre

  6. Septembre

  7. Vacances à la gourdaine

  8. Oradour-sur-Glane ou Souviens-toi.

  9. Satory

  10. L'amour en Grève

  11. Lazaret

NOUVELLES DRAMATIQUES
  1. Minutophobie

  2. Didier

  3. Le coq révélateur 

  4. Le prince noir

  5. La négligence

  6. Rien ne va plus

  7. Rouge

  8. La légende d’Ivanec

  9. Et qu'ainsi, reste-t-il

  10. La poupée

  11. Le Capitolar d'Hagues

  12. La fange de Clichy-sous-bois ou Pour une fleur

  13. Police

  14. Mise en bière 

  15. Les vampires

  16. Freed'Foo

  17. Gargan

  18. Débat de feus

  19. Graine d'apache

  20. L'Eraudière

  21. Quelle ingratitude !

  22. La passerelle

NOUVELLES ROMANTIQUES

  1. Mense

  2. La villa d'Arboréa

NOUVELLES FANTAISY
  1. Le monde, Paris, mon épouse et moi.

  2. Cumulus

  3. Vanité

  4. Calvaire d'épeire

  5. Monsieur Krest

  6. La réussite

  7. Elle revient

  8. Juste une goutte.

  9. Agnès

  10. Mutation d'attribut

  11. Ma galaxie

  12. Garde à vie

  13. La porte

  14. La vareuse

  15. À charge d'âme

NOUVELLES POLICIERES
  1. LES CAZALES

  2. A chacun son larcin

  3. Flytrap 

 

 

 

 

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