Môme qui reste là-haut
Môme écoute mes sanglots.
Ton ombre, ma lumière,
Môme qui a fuit la terre.
Ton ciel est loin de moi,
Môme ai pitié de moi.
Môme je te supplie en vain,
Môme en joignant les mains.
Sainte Edith, toujours je prie,
Mon bon ange en paradis.
Ta voix, la dernière oraison,
M’a fait perdre la raison.
Môme comprends mon malheur,
Le poète fou de douleur,
Môme dans ton néant,
Tu restes mon soleil couchant.
Môme mon seul univers,
Môme mon unique calvaire.
Môme mon chemin de croix,
Môme à tes paroles je crois
Aucun abîme après toi.
Ma souffrance c’est toi.
Sans toi ma vie s’éteint
Môme je meurs de chagrin.
Madame Bénito
15 février 1966